DÉCÈS DE LEURS ÉPOUSES :

ANNETTE ET SIDO


---- - Anne Anasthasie BOURGOGNE: née le vendredi 29 octobre à Painblanc (Côte-d' Or) et décédée le mercredi 11 janvier 1933 à Paris XVième.Vincent l' épouse en secondes noces le lundi 22 décembre 1913. elle fut assurément la plus appréciée des trois épouses qu' il ait eu. Vincent se remarie le 12 juillet 1935 avec Christiane Yvette Mangeard, jeunette de 22 ans, plutôt intéressée par le rôle qu'elle espère et obtient dans la pièce Indiana jouée en 1935 sous le nom d'artiste de Reine Christiane, ils divorcent en 1937.

---- - Sidonie Victorinne COURBARIEN: née le mercredi 12 décembre 1849 à Banize (Creuse) et décédée le lundi 3 mai 1937 à Paris XVième. Émile l' épouse en premières noces le samedi 1er Juin 1889: une longue entente de 48 ans. Ils se remarie plus tard à une date non connue avec Yvonne Cadet.

Remarques:
- On notera la différence de retentissement entre les deux évènements: 1933, Mogador et ses opérettes populaires comme "l'Auberge du Cheval Blanc" donnaient travail et renommée, puis 1937: le dépôt de bilan; les Isola ne dirigeaient plus de théâtre. Cet oubli progressif suit le manque d' intérêt, et s' accentue encore pour les décès d'Emile en 1945 et de Vincent en 1947.
- Annette et Sido sont enterrées avec Emile et Vincent au cimetière des Batignoles.



Mme VINCENT ISOLA EST MORTE

Articles du 11 au 15 janvier 1933


Mort de Mme Vincent Isola

---- Mme Vincent Isola, la femme d’un des directeurs des théâtres Sarah-Bernhardt et Mogador, vient de mourir, emportée en cinq jours par une grippe infectieuse. Cette nouvelle met en deuil toute la grande famille théâtrale, car Mme Vincent Isola, excellente collaboratrice de son mari et de son beau-frère, avait su gagner l’affection de tous ceux qui l’approchaient, grâce à son affabilité et à son grand cœur.
---- Nous adressons à M. Vincent Isola, à son frère et à sa belle-sœur nos condoléances émues pour la perte cruelle qu’ils viennent de faire.

Journal Liberté : le mercredi 11 janvier 1933


Mme Vincent Isola

---- Nous ne pouvions croire la terrible nouvelle qui nous parvenait mercredi dans la nuit. Mme Vincent Isola était enlevée à l’affection de son mari et des siens après cinq jours de maladie, et par une crise d’urémie. Nul décès ne pouvait causer une plus grande et légitime émotion dans le monde théâtral.
---- Depuis très longtemps, Mme Vincent Isola était la collaboratrice fidèle et dévouée de son mari et de son beau-frère. Femme de cœur, secondée par une vive intelligence, un simple avis d’elle était toujours précieux.
---- Lorsque les frères Isola prirent la direction du Théâtre Mogador, nous l’avons vu officiellement à l’œuvre. Chargée d’habiller une pièce à grand spectacle, le goût qu’elle avait montré en maintes circonstances de la vie se développa utilement. Pour le choix des coloris et des étoffes, on pouvait avoir en elle la plus extrême confiance. Jamais prise au dépourvu, toujours sur la brèche aux répétitions. Quand avec bonhomie elle commandait, c’était toujours à bon escient.
---- Mme Vincent Isola obtenait tout par la sympathie. Si une femme fut aimée dans les coulisses, c’était bien elle. Du plus grand au plus petit, on l’estimait… Certainement plus d’une petite figurante ou une modeste danseuse de Mogador versa des larmes en apprenant mercredi la mort de leur bienfaitrice.
---- Au théâtre comme dans la vie, son affabilité était connue, et ceux qui l’ont approchée s’en souviendront toujours. Nous ne pouvons, hélas ! Qu’adresser nos sincères condoléances à son mari Vincent Isola et à M. et Mme Emile Isola, condoléances d’autant plus grandes et sincères que nous nous rendons compte de la perte qu’ils viennent de faire.

---- Les obsèques de Mme Vincent Isola, femme et belle-sœur des directeurs des Théâtres Sarah-Bernhardt et Mogador, auront lieu demain samedi à10h45 en l’église Saint-Augustin.On se réunira à 10h30, au domicile, 27, rue de La Boètie.En raison de ce deuil, les deux théâtres font relâche ce soir vendredi.

Comœdia le vendredi 13 janvier 1933


Les obsèques de Mme Vincent Isola

---- Plusieurs milliers de personnes ont tenu à apporter un dernier hommage à Mme Vincent Isola dont on célébrait les obsèques hier matin, à 11 heures en l’église Saint-Augustin. L’église, si vaste qu’elle soit, était trop petite.
---- L’église Saint-Augustin était déjà comble quand commença le service funèbre où la maîtrise de l’église se fit entendre.
---- Après la messe célébrée devant les assistants en proie à une très vive émotion, et après l’absoute, ceux et celles qui avaient connu la défunte défilèrent devant Vincent Isola, son mari ; Emile Isola, son beau-frère ; Emile Bourgogne, son frère ; Jean Bourgogne, son neveu.
---- Des ministres, des financiers, de grands médecins, des directeurs de théâtre, des artistes, des journalistes, tous ceux qui ont acquis un nom en ces trente dernières années dans la vie parisienne et dans toutes les professions vinrent présenter leur condoléances à la famille de la regrettée défunte.
---- Nous avons noté au hasard, dans le monde politique : M. Georges Leygues, ministre de la Marine, MM. René Renoult, Paul Strauss, Louis Rollin, anciens ministres ; MM. de Fontenay, président du conseil municipal ; Autrand, ancien préfet de la Seine ; le préfet de police et Mme Jean Chiappe : MM. Victor Bu, syndic du conseil municipal, etc., etc.
Parmi les directeurs de théâtre : MM. Emile Fabre, Paul Abram, Max Maurey, Gheusi, Albert Carré, Louis Masson, Robert Trebor, Quinson et Yves Mirande, René Rocher, Lucien Rozemberg, Dufrenne et Varna, Rivers, Benoit Léon-Deutsch, Paul Derval.
---- Les collaborateurs des frères Isola, MM. Henry Klotz et Perronnet ; des auteurs dramatiques : Edmond Guiraud, Hugues Delorme, Louis Asteil, Pierre Frondaie, Acrement, Maurice Yvain, Henry Février, des journalistes : Paul Achard, Cravoisier , Jean Drault, Gabriel Boissy, Jean et Pascal Bastia ; un grand nombre d’artistes : Marguerite Deval, Arlette Dorgère, Roger Ferréol, Ristori, Jules Moy et la liste serait longue, car il faudrait citer tous les comédiens ou chanteurs qui au cours de ces dernières années furent les pensionnaires desv frères Isola.
C’est seulement à 1 heure que la cérémonie funèbre fut terminée, et le cortège gagna le cimetière des Batignolles où eut lieu l’inhumation.

Comœdia du dimanche 15 janvier 1933


Obsèques de Mme Vincent Isola

---- Les obsèques de Mme Vincent Isola, femme du directeur du théâtre Mogador, ont été célébrées, hier matin, en l’église Saint-Augustin, au milieu d’une foule considérable de sénateurs, de députés, de conseillers municipaux, de directeurs et d’administrateurs de théâtres, d’auteurs, de compositeurs et d’artistes.
---- Le deuil était conduit par MM. Vincent Isola, Emile Isola, Emile et Jean Bourgogne, frère et neveu de Mme Isola.
---- Nous avons noté la présence de MM. de Fontenay, président, et Bucaille, syndic du Conseil municipal : du préfet de police et de Mme Jean Chiappe ; de MM. Renard, préfet de la Seine ; Henri Rabaud, directeur, et Jean Chantavoine, secrétaire général du Conservatoire ; Mme Rachel Boyer, présidente de l’Union des arts ; MM. Henry Kistemaeckers et Charles Méré, président et ancien président de la Société des auteurs dramatiques ; Emile Fabre, administrateur de la Comédie-Française : Paul Abram, directeur de l’Odéon ; des directeurs de théâtres de Paris ; des secrétaires généraux groupés autour de leur président, M Henry Klotz, secrétaire général de Mogador.
---- Après la cérémonie religieuse, un très long cortège suivit les chars surchargés de fleurs jusqu’au cimetière des Batignolles, où eut lieu l’inhumati
on.

Le figaro du dimanche 15 janvier 1933


Les obsèques de Mme Vincent Isola

--- Mme Vincent Isola est décédée presque soudainement des suites d'une attaque de grippe infectieuse qu'il fut impossible d'enrayer. Femme de l'un des frères directeurs si populaires à Paris, elle était en outre pour son mari une collaboratrice très importante; elle dirigeait avec le goût le plus sûr le compartiment des costumes,si important dans les opérettes à grand spectacle.
---- Mme Vincent Isola s'était fait aimer de tous les artistes et du personnel du Théâtre Mogador, qui forment comme une grande famille, car les frères Isola s'attachent à leurs artistes et les gardent le plus possible avec eux,
---- Aussi, l'église Saint-Augustin, si vaste, ne put contenir tous ceux qui étaient venus apporter le réconfort de leurs sympathies à M. Vincent Isola et à son frère Emile.
Tout le monde théâtral était là amis les directeurs de théâtres: MM. Emile Fabre, Paul Abram, Max Maurey, Gheusi, Albert Carré, Louis Masson, Bravard, Robert Trebor, Quinson et Yves Mirande, René Rocher, Lucien Rozenberg, Dufrenne et Vama, Rivers, Benoit Léon-Deutsch,
Paul Derval.
---- Les collaborateurs des frères Isola, MM. Henry Klotz, Chaibance et Perronnet; des auteurs dramatiques : Edmond Guiraud, Hugues Delorme, Louis Asteil, Pierre Frondaie, Acrement, Maurice Yvain, Henry Février; des journalistes : Paul Achard, Cravoisier, Catusse, Louis Schneider, Jean Drault, Gabriel Boissy, Jean et Pascal Bastia; un grand nombre d'artistes : Marguerite Deval, Ariette Dorgère, Roger Ferreol, Ristori, Jules Moy et les autres dont la liste serait trop longue, car il faudrait citer tous les comédiens et chanteurs qui, au cours de ces dernières années, furent les pensionnaires des frères Isola.
---- Notre directeur, M. Thomas-Salignac, qui fut pensionnaire de M. M. Isola à la Gaîté, représentait Lyrica et l'Union Professionnelle des Maîtres du Chant Français.

Mensuel LYRICA de janvier 1931: revue illustrée de l'art lyrique et de tous le arts. souce BNF

 



Une personnalité parisienne disparaît

Mme ÉMILE ISOLA EST MORTE

---- En toute simplicité vient de disparaître sans même que l’on convoque le Tout-Paris qui n’a pas oublié et qui s’y serait empressé par sympathie pour la défunte, comme pour son mari survivant, Mme Emile Isola.
---- Elle est morte, le jour même où l’on annonçait que les frères allaient publier leurs Mémoires qui retracent toute la vie théâtrale depuis leurs débuts en icelle*, aux Capucines, en 1892, où ils installèrent le plus merveilleux théâtre d’illusions qu’on eût vu à Paris depuis Robert Houdin, et d’où partirent leur double renommée et leur double carrière celle d’illusionnistes et celles de directeurs.
Mme Emile Isola avait été la compagne réconfortante, l’associée effacée et obligeante, dès leurs premiers essais de conquête de Paris par la prestidigitation et les mystères des trucs magiques. Car les débuts furent âpres…
---- L’installation des Isola aux Capucines était un première victoire, puisque depuis dix ans, ils plaçaient leur numéro un peu partout, où ils pouvaient, jusque dans les cafés des Batignolles, dans les salles louées à la soirée, dans les casinos de la banlieue, et même en province où il leur arriva, à Amiens, la mésaventure d’une panne de truc, à l’instant le plus pathétique, dans la reconstitution du tir de Guillaume Tell, la pomme se coupant sur la tête d'Emile Isola à l'arrivée de la flèche que lançait Vincent Isola…
---- Oui mais les fils invisibles et illusionnistes se coincèrent, la pomme se fendit sans que la flèche l’ait atteinte, restée sur son parcours suspendue en un balancement d’ « épée de Damoclès » !
Les meilleurs illusionnistes ne sont pas à l’abri de ces trahisons du matériel !
---- En ce lointain temps, comme plus tard, aux premières représentations des Capucines, c’était, visible ou invisible selon les dispositions de la salle, Mme Emile Isola qui faisait l’orchestre en tenant le piano. !
---- Il n’y pas si longtemps qu’on la voyait quasiment tous les jours dans une loge à Mogador, durant la fameuse direction, surveillant et la scène et la salle, avec une extrême bonne grâce pour que le public soit satisfait.

Le soir du Vendredi 7 mai 1937

*Icelle : l' être ou la chose auquel le locuteur fait référence en le situant dans le temps, l'espace ou le discours.