Programme--


Musique

   
gallica.bnf ---: « LYRICA» Septembre, Octobre1932
       
 
 

-- Première de
L’AUBERGE DU CHEVAL BLANC

au THÉÂTRE MOGADOR

     
 
Opérette à grand spectacle en 3 actes: Livret de Muller.
Musique de Benatzky. Adaptation française de Lucien Besnard et René Dorin.
     
 
--- Les frères Isola sont des hommes habiles et hardis, ils voient grand, juste et réussissent l'on peut dire toujours. Cette fois, ils ont frappé un grand coup et peuvent, dès à présent, être assurés que leur nouveau spectacle attirera le public durant de longs mois.
--- Jamais nous n'avons vu une telle somptuosité dans les décors : on a pris une partie des avant-scènes pour prolonger la perspective de l'auberge, des maisons environnantes, du lac, du village et des montagnes qui constituent le fond de ce grand et beau décor tyrolien. Tout est machiné à la perfection : fenêtres, portes, lucarnes; tout fonctionne sur plusieurs étages telle une mécanique bien réglée. Un steamer amène des passagers à quai, plus tard c'est une locomotive et son train, puis un immense voilier aux tons chauds. Il y a également des pâturages charmants, un moulin qui tourne, une ferme avec des vaches en
     
carton qui remuent la tête et ouvrent leur gueule, de vraies chèvres, etc.. J'oublie l'autocar qui entre en scène garni de voyageurs, des tables servies qui avancent et reculent mécaniquement. Tous les mouvements, tous les changements s'effectuent sans bruit, sans effort apparent et sans que l'action ne s'arrête, grâce à la partie centrale tournante du plateau.
 
 
--- Il n'est pas possible de décrire les innombrables costumes que comporte le spectacle; les artistes, les choristes, les danseuses et les danseurs seuls le savent par le nombre de leurs changements. Faste inouï, teintes multicolores, personnel nombreux qui se remue, ballets admirablement réglés, danses pittoresques, tout est exécuté de façon magistrale, et le spectacle est animé d'une vie incessante. C'est au réputé metteur en scène Erik Charell qu'en reviennent tous les éloges.
 
--- La musique viennoise de Ralph Benatzky entraîne agréablement tout ce monde, et les adaptateurs, Lucien Besnard et René Dorin, ont su y ajouter la fantaisie , et l'esprit français.
--- Pour ce qui concerne le sujet qui serpente dans l'action, il peut se résumer en affirmant que les questions d'amour se trouveront toujours à l'aise dans le beau pays du Tyrol.
--- C'est Georges Milton, le célèbre roi des resquilleurs, qui est chargé du rôle principal; les
 
foules seront ravies de voir en chair et en os ce fantaisiste qui a déjà retenu leur attention au cinéma. M1le Gabrielle Ristori tient également toute la soirée avec charme et grâce ; jolie personne portant le costume à ravir, voix délicieuse, danseuse de talent. Mme Rose Carday et André Goavec font un joli couple bien chantant; Charpin incarne un Marseillais exact et spirituel; Bener, botaniste pittoresque; Allard toujours amusant dans
 

un rôle trop court; Mlle Renerelly chante la tyrolienne à plein gossier; Derbil fait un empereur plein de dignité et de mansuétude; Mlle Monette Dinay, est gentille et futée ; Melle Régelly, une jolie bergère, et enfin le petit Jean Paqui est un précoce et déjà subtil artiste. Le maestro Diot dirige l'orchestre et les excellents chœurs avec la fantaisie et le talent que nous lui connaissons.
--- Et maintenant, en avant pour la 500e !

Jean BOURBON.