Source Gallica
                                                                                                                    PARIS-MIDI DU JEUDI 3 Octobre 1929

 


                  LA MILLE CENT CINQUANTE-HUITIEMES ET... DERNIERES REPRESENTATIONS
DE « ROSE-MARIE » A EU LIEU DEVANT UNE SALLE COMBLE


                  Le jour de la création d’ Halleluiah, un souvenir à Rose-Marie
                30 septembre ! Quelle date dans l'histoire du théâtre... et surtout dans celle du Théâtre Mogador. Tout Paris avait ternu à venir saluer une dernière fois Rose-Marie. De nombreux journalistes, parmi lesquels on reconnaissait MM. Edouard Beaudu, Paul Grégorio, R.Cousin. J. Delini, Didier Daix, avaient voulu, eux aussi, reprendre le « chant hindou ».
               Jamais, on ne vit de représentation plus amusante, jamais les artistes ne montrèrent autant de fantaisie.
              Saint-Granier vint lui-même» sur le plateau, où il organisa une véritable corrida avec Dréan et Oudart.
                 Tous les créateurs de la fameuse opérette étaient présents, à l'exception de Mlle Cœcilia Navarre, qui avait dû prendre une soirée de repos avant de créer le principal rôle Halleluiah.
                Au baisser de rideau, le public obligea Saint-Granier et Roger Ferréol, les frères Isola et le chef d'orchestre Diot à monter sur la scène.  Oudart prit la parole pour remercier le public d'être venu en si .grand nombre et si souvent.
Puis il remercia les auteurs américains, les adaptateurs français et, enfin, les directeurs de Mogador.
              Puis, M. Diot fit jouer une dernière fois l’air fameux, "O ma Rose-Marie", qui fut repris par la salle entière.
             Rose-Marie a été jouée 1.150 fois. Les frères Isola ont bien voulu nous donner quelques détails à ce sujet.

 
  Seuls. MM. R. Rose et Combes jouèrent leur rôle depuis la première représentation. Oudart vient ensuite avec 1100 représentations à son actif ; puis Dréan avec 1.020 représentations,
           Pendant que nous parlions, Mlle Cloé Vidianne, très émue, embrassait tous les machinistes pour les remercier de leur dévouement.
Et Dréan, tout en montant dans sa loge, confiait à Roger Ferréol :
— Tu sais, ça me fait tout de même quelque chose de ne plus jouer Rose-Marie.
                                                                                                                          SG