Le monde artistique s'interroge sur les projets des frères Isola concernant Mogador .
Comedia du 28 février 1925
      Pour les jeunes compositeurs. Il a été annoncé que, dans l'emplacement du dancing actuel du théâtre Mogador MM. Isola se proposaient d'ouvrir un petit théâtre dont la scène serait réservée aux jeunes auteurs.

       Nous avons demandé quelques détails aux directeurs intéressés :
      Ces nouvelles, nous ont-ils répondu, sont prématurées. L'ouverture du théâtre Mogador n'aura lieu d'ailleurs qu'en janvier et il n'est encore question que de projets que nous réaliserons sans doute mais au sujet desquels nous ne voulons encore rien dire.
       Nous croyions savoir que cette scène serait réservée non aux jeunes auteurs dramatiques comme on l'avait dit, mais aux jeunes compositeurs et quelques ouvrages sont déjà reçu par les nouveaux directeurs.

     A ma connaissance ce projet n'a pas abouti.

 
   
     

     Encore à la recherche d'un point de chute pour leurs projets           28 avril 1925

    On annonçait ces jours derniers que MM. Vincent et Émile Isola, qui quitteront en octobre prochain la direction de l'Opéra-comique par la volonté de M. François Albert, allaient transformer l'Eldorado en scène lyrique. C'est inexact.
     MM. Isola cherchent bien dans le centre un théâtre pouvant devenir grand lyrique après transformation, mais ils n'ont encore rien trouvé.
Il se pourrait cependant qu'ils se décidassent finalement pour les Folies Dramatiques.

L'Eldorado et les folies ne seront pas les élues...

   
       
 
   

     A la signature du contrat pour Mogador, un doute subsiste sur la scène complémentaire à choisir.

Journal Comédia du 18 juin 1925   MM. Isola au théâtre Mogador
         Hier a été signé le contrat par lequel MM. Isola frères deviennent, à partir du 16 janvier prochains, les directeurs du théâtre Mogador.
          MM. Isola consacreront cette scène à l'art lyrique.
          Nous reviendrons sur le magnifique programme qu'ils comptent donner, et où figureront tour à tour l'opéra, l'opéra-comique, l'opérette ; en ce qui touche l'interprétation et les décors, les nouveaux directeurs du théâtre Mogador réservent au public parisien les plus rares surprises.
        En dehors du théâtre Mogador il est tout à fait probable que MM. Isola s'intéressent à deux autres scènes de premier plan, scènes de comédie classique et de comédie boulevardière.
        Les amis du théâtre se réjouiront de cette nouvelle. MM. Isola, guidés par leur goût et leur compétence, ne peuvent que continuer d'êtres utiles à l'art français.

       

     
       

                    Beaucoup de projets et d'idées qui n'ont pas tous été réalisés comme "La grande Duchesse de  Gerolstein" et la revue de Mistingett.

L'Éclair du 15 juillet 1925      LES PROJETS DES FRÈRES ISOLA

          Nous avons dit que les frères Isola présenteraient de grandes opérettes au théâtre Mogador, notamment la "Grande Duchesse de Gerolstein", avec Mlle Fanny Heldy. On verra très probablement aussi M. Yann Marcoux et Mlle Lise Charny, de l'Opéra, dans des opéras-bouffes célèbres.
        En 1927, c'est Mistinguett qui serait à la fois la vedette et le "producer" d'une grande revue, dans le genre de celles que montèrent jadis les frères Isola aux Folies-Bergère.
       Au premier étage du théâtre Mogador serait installée une salle de comédie de quatre cents places.
         Enfin, outre le théâtre Sarah-Bernhardt, dont ils prendront possession le 1er janvier prochain. MM. Isola auront peut-être avec M. Max Maurey une part de la direction des Variétés. Des pourparlers assez avancés sont engagés à cet égard.
        Ainsi, dés qu'ils auront quitté l'Opéra-comique, les frères Isola se trouveront à la tête de trois des plus importantes affaires théâtrales de Paris.
                                                                                                           PAUL ACHARD

       

       
   

Le Journal 27 juillet 1925
                              MIEUX VAUT TROP QUE PAS ASSEZ
            Si la nouvelle est exacte, et j'ai tout lieu de penser qu'elle l'est, voici une nouvelle scène qui s'ouvre pour les jeunes gens, MM. Isola songeraient à créer dans l'une des dépendances de leur vaste théâtre de la rue Mogador, une salle dépendante destinée à des représentations de comédie où l'on donnerait des pièces nouvelles d'auteurs encore inconnus, Quinson de la Société française du théâtre , voici donc trois débouchés nouveaux dès la saison prochaine. Le geste de MM. Isola est élégant et significatif. Décidément, tout le monde se tourne vers l'avenir et jamais à aucune époque, le champ n'aura été si vaste devant les jeunes ambitions.
             L'avenir nous dira si vraiment la production nouvelle sera assez nombreuse pour apporter du grain à tant de moulins. Il est vrai que l'on a lu jusqu'à présent, dans les différents groupements qui ont fonctionné cet hiver, des monceaux de manuscrit et que déjà les initiateurs s'inquiètent d'une moisson un peu mince : mais savons-nous si beaucoup de jeunes ambitieux ne se gardent pas jalousement parce que leur amour-propre les tient éloignés de ces sortes de concours jugés par des comités de lecture. Je crois bien que nombre d'entres eux hésiteront plus à s'adresser à des directeurs professionnels décidés comme MM. Isola à les traiter comme leurs confrères arrivés. MM. Isola frères, nous l'avons dit, présideront, cette saison, aux destinées de deux grandes scènes : le théâtre Mogador et le théâtre Sarah-Bernhardt. Ils y arrivent avec leur expérience et leur intelligence du théâtre, secondés par des collaborateurs éprouvés, dont le principal sera notre excellent confrère Henri Klotz, qui, occupe les fonctions de directeur des services artistiques et administratifs.
          C'est le 15 janvier qu'ils inaugureront leur direction du théâtre Mogador. On sait que cette magnifique salle, ballottée entre le cinéma et le théâtre, n'avait pu encore, jusqu'ici, connaître de bien stables destinées. Trois directions théâtrales s'y succédèrent, qui firent de louables et intéressants efforts, sans parvenir à attirer à cette grande scène la clientèle importante qui lui est nécessaire. Car des efforts furent, il est permis de le constater sans aucune intention de blâme, divergents et même contradictoires.
             Les frères Isola, eux, savent bien ce qu'ils veulent faire. Ils ont un plan d'ensemble et des projets murement étudiés. Mogador sera, sous leur direction, un théâtre de grande opérette, où rien ne sera négligé pour donner au répertoire choisi le relief et l'éclat indispensables : distributions de premier ordre, grandes vedettes, mise en scène somptueuse, orchestre, chœurs, ballets, sélectionnés avec soin.
           L'ouvrage choisi, pour l'ouverture est la "Bayadère", opérette de Pierre Veber, musique de Kulmann. Cette pièce est célèbre à l'étranger. Créée en France, la saison dernière, au théâtre des Célestins de Lyon, sous la direction de M. Moncharmont, elle y remporta un succès considérable. Elle n'a jamais été représentée à Paris. MM. Isola lui donneront une interprétation de premier ordre, dont Mlle Kousnezoff, spécialement engagée pour tenir le principal rôle, sera la grande vedette.
         Deux grandes surprises suivront : "la Périchole" et "la Belle Hélène". Ces deux chefs-d'œuvre du magnifique répertoire d'Offenbach trouveront à Mogador des interprètes  extrêmement brillants, dont nous donnerons les noms d'ici peu.
         Puis viendra une opérette inédite de MM. Pierre Mandru et Gabriel Casadessus : la Tirelire. Tels sont les projets, déjà étudiés et adoptés pour Mogador.
       Au théâtre Sarah-Bernhardt, les nouveaux directeurs n'auront pas de longtemps à se préoccuper de pièces nouvelles. En prenant possession de cette scène, le 15 octobre prochain, ils y trouveront un ouvrage en pleine vogue : "Mon curé chez les riches", qui se joue chaque soir, et se jouera longtemps encore devant des salles combles. La question d'un nouveau répertoire ne se pose donc pas pour le moment. Soyons certains néanmoins, quelle est déjà résolue, dans l'esprit de directeurs qui ont l'habitude de préparer longuement et soigneusement les entreprises auxquelles ils s'attachent et qui pratiquent le vieil adage, toujours juste: gouverner c'est prévoir !
                                                                                                                                                        Léo Marchès

"La Périchole" et "la Belle Hélène" ne furent jamais jouées au théâtre Mogador ....

       
       
       
 

Lyrica de Juillet 1925 de source Gallica

LES FRÈRES ISOLA ET LES THEÂTRES LYRIQUES
          L'activité des frères Isola n'a d'égale que leur chance.
         Tant d'autres ont mis en jeu toute leur énergie, celle de leurs amis, ont dépensé des sommes énormes et se sont donnés un mal de chien pour conquérir un seul théâtre.
Pour eux, une seule scène ne leur suffit pas. Ils postulent pour deux et ils les obtiennent. Devant leur volonté ou leurs désirs les difficultés s'aplanissent d'elles-mêmes, l'argent accourt, l'or ruisselle, les concours s'offrent. Il y a là un phénomène quasi merveilleux digne d'une étude approfondie que j'espère avoir un jour le temps d'entreprendre.
Pour l'instant, bornons-nous à constater leur succès et félicitons-les de conserver leur attachement à cet art lyrique réduit, dans la plus artistique des capitales du monde, à la portion congrue de deux scènes !
            Au théâtre Mogador, ils comptent donner tour à tour l'opéra, l'opéra-comique et l'opérette. On leur prête l'intention de monter pour la réouverture "Orphée aux Enfers".
               Quant au théâtre Sarah-Bernhardt, dont ils sont devenus les locataires jusqu'en 1940, ils réserveront à l'art lyrique, quelques mois par an.
                Il ne nous reste plus qu'à applaudir et attendre la réalisation des troupes et du programme qu'ils nous promettent et que leur passé nous autorise à affirmer qu'ils tiendront.